1/ Confirmation du succès de l’opération Start to Save de Nationwide, lancée en février 2020 au Royaume-Uni et qui a été relancée. Il s’agit d’inciter ceux qui n’ont pas du tout d’argent de côté à épargner un peu et, pour cela, un tirage au sort permet de gagner un supplément de 100 £. Ces formules sont bien moins onéreuses et ambiguës que les formules de parrainage et, l’exemple de Nationwide le confirme, elles marchent à tous les coups !
2/ Confirmation de succès également pour la plateforme Kryll, qui permet de créer et de partager des stratégies de trading automatisées dans le domaine des crypto-monnaies notamment. Ce succès participe de l’engouement pour le trading, particulièrement apparu avec le premier confinement et qui semble se maintenir. Aux Etats-Unis, la plateforme Robinhood a été au cœur de ce phénomène. Au-delà, Kryll mérite un détour de la part de tous ceux qui s’intéressent à la finance digitale. Voilà en effet une plateforme qui emprunte à la fois à l’univers cryto et aux jeux vidéo, dont le design immédiatement conçu pour des initiés, prend à rebours tous les principes d’ergonomie et de simplicité cultivés par les applis bancaires. Pour les plus jeunes, la complexité non seulement ne rebute pas mais parait même un atout, dès lors que – comme dans les jeux vidéo – elle rend actif, suscite des partages communautaires et finit par incarner un style de vie.
3/ C’est exactement sur ce constat que, de manière surprenante, Razer, leader mondial du matériel informatique dédié au gaming, a décidé de lancer (avec le soutien de Jack Ma) une Razer Youth Bank, à Singapour puis en Europe et aux Etats-Unis. Razer Fintech, créée en 2018, a déjà lancé une carte prépayée avec Visa. La démarche est intéressante : beaucoup de jeunes découvrent les réalités de l’argent et de la gestion de comptes avec les jeux. Pourquoi ne pas prolonger l’expérience et créer une néo-banque qui emporte une communauté, un style de vie ? Un certain nombre de néo-banques, particulièrement anglaises (Starling, Monzo, Revolut, …) l’ont visé sans vraiment y parvenir et c’est un aspect que rencontreront également les GAFAM – et toutes les banques, en fait. Encore une fois, ce qui parait décisif est d’accompagner une activité, un vecteur communautaire.
4/ Autre évolution notable, la démarche d’Experian avec Boost, lancé en 2018 aux Etats-Unis et qui va désormais être proposée en Europe, en commençant par le Royaume-Uni. Experian est spécialisé dans l’établissement de scores de crédit pour les établissements financiers. Avec Boost, il se tourne vers le grand public, qu’il invite tout simplement à améliorer son score à travers une appli et des API, en tenant compte de critères nouveaux – comme l’abonnement à Netflix ou à Spotify, pour constater la régularité des paiements.
5/ L’enjeu d’un élargissement des méthodologies de scoring n’est certainement pas neutre dans un contexte économique difficile et tandis que la crise sanitaire a mis à genoux des catégories professionnels entières. A ce titre, on ne peut que saluer l’initiative de Franfinance, la filiale de crédit à la consommation de Société Générale, qui s’est rapproché de la Fintech Mansa pour distribuer du crédit aux indépendants. Seul bémol, alors que les méthodes classiques de scoring sont notoirement éliminatrices pour la plupart des indépendants et des TPE, il est dommage que l’évaluation du risque apparaisse toujours comme sortie d’une boite noire (et que ne soient pas prolongées les avancées visées à cet égard par le Crédit du Nord avec Prismea).