DEVLHON Consulting décrypte : le désengagement des banques françaises en Afrique, un tournant stratégique
L’Afrique est en pleine mutation dans le domaine bancaire. Depuis plusieurs années, les grandes banques françaises, comme Société Générale, BNP Paribas ou Crédit Agricole, réduisent leur présence sur le continent. Ce mouvement s’accélère, avec la cession récente de nombreuses filiales dans des pays tels que le Congo, le Sénégal, et la Guinée.
Pourquoi ce désengagement ?
Le retrait des banques françaises s’explique par une combinaison de facteurs. D’un côté, la rentabilité des opérations en Afrique reste faible : Société Générale, par exemple, ne tire que 7 % de son produit net bancaire du continent. De l’autre, les risques économiques, politiques et géopolitiques augmentent, notamment dans des zones instables comme le Sahel.
Les régulations européennes, de plus en plus strictes, imposent également aux banques de maintenir des fonds propres importants pour couvrir les risques liés à leurs activités internationales. Ce contexte pousse les banques à recentrer leurs efforts sur des marchés jugés plus stables et mieux maîtrisés, comme l’Europe ou les États-Unis.
Une opportunité pour les acteurs locaux
Ce retrait des mastodontes européens ouvre des perspectives pour les banques africaines et régionales. Des institutions comme Vista Bank ou Coris Bank profitent de cette reconfiguration pour étendre leur réseau. Ces acteurs, mieux adaptés aux réalités locales, mettent l’accent sur les PME et PMI, souvent ignorées par les banques étrangères.
Les États africains, quant à eux, saisissent l’occasion pour renforcer leur souveraineté financière. Par exemple, le Sénégal s’est positionné pour acquérir la filiale locale de Société Générale, avec pour objectif de mieux financer les projets locaux et les petites entreprises.
Le rôle des banques marocaines
Les banques marocaines, telles qu’Attijariwafa Bank, ont été pionnières dans cette transformation. Depuis les années 2000, elles se sont imposées comme des acteurs clés en Afrique subsaharienne, en ciblant des secteurs souvent négligés par les banques françaises, comme la banque de détail et la classe moyenne.
Une reconfiguration bénéfique ?
Le désengagement des banques françaises, bien que perçu comme un retrait, pourrait être une opportunité pour le continent. L’émergence de banques africaines robustes et adaptées aux besoins locaux favorise une finance plus inclusive et ancrée dans les réalités économiques du territoire. Pour les banques européennes, ce mouvement marque une redéfinition stratégique de leur rôle en Afrique.
Chez DEVLHON Consulting, nous observons ces mutations avec attention, car elles redéfinissent les dynamiques économiques et les opportunités d’investissement sur le continent. À travers notre expertise, nous aidons nos partenaires à comprendre ces transformations et à saisir les opportunités qu’elles offrent.