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Elles ne s’en rendent pas encore compte mais les banques sont sans doute les mieux placées pour fidéliser le commerce en ligne

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Le mois dernier, ING Australia a pris une surprenante initiative. L’établissement propose en effet des réductions sur différents achats dès lors que l’on utilise un compte ING pour les régler. Des cashbacks seront ainsi automatiquement accordés avec les factures de gaz, d’eau et d’électricité payées sur le compte. Une initiative tout à fait logique en fait. Qui ne paraitra surprenante – ou tout à fait anecdotique – que dans la mesure où l’on n’a pas encore réellement pris conscience de ce qu’elle recouvre.

Depuis toujours, les banques étaient des acteurs neutres par rapport aux comportements d’achat de leurs clients. Au sens où, se bornant à fournir des moyens de paiement et à gérer les comptes, elles ne tentaient pas d’influencer leurs clients quant aux types de dépenses qu’ils pouvaient réaliser ou quant aux commerces qu’ils pouvaient choisir.

Or, avec le e-commerce – avec tous les commerces en fait, dès lors qu’ils utilisent des canaux digitaux pour leurs commandes et règlements – et sans que les banques l’aient particulièrement voulu, cela n’est plus exactement le cas.

Un article sur le site américain spécialisé dans la grande consommation Retail Dive le souligne : la façon dont on paie détermine désormais assez largement ce qu’on achète et à qui.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les achats en ligne sont soumis à beaucoup d’hésitations et à de menus obstacles qui bloquent les conversions en ligne mais que lèvent la sécurité des applis bancaires et surtout l’automaticité et la pré-programmation qu’elles introduisent pour des dépenses récurrentes. Selon, l’article, les applis bancaires fidélisent ainsi trois fois mieux les clients que les sites eux-mêmes sur lesquels ils font leurs achats.

On comprend ainsi l’importance que les grandes marques apportent à développer leurs propres wallets, incluant une réserve d’argent. Il s’agit, de la même façon, d’automatiser pour favoriser les conversions et fidéliser.

Mais si ces applis de marque sont largement utilisés aux Etats-Unis, il n’en est pas de même ailleurs et les utilisateurs ne peuvent indéfiniment les multiplier. De sorte qu’une appli bancaire bien faite peut représenter une très bonne solution.

Mais cela signifie que les banques sont à même de faire valoir cette fidélisation qu’elles apportent aux commerces. L’initiative d’ING Australia s’inscrit tout à fait sous cette perspective. Elle fidélise ses propres clients… pour le compte de tiers.

Une perspective qui pourrait assez considérablement bouleverser la banque de détail. A moins que d’autres, comme les Big Tech, ne soient plus rapides.

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